La naissance des calcaires
Aujourd’hui, le cœur de la montagne est constitué d’une superposition de couches de roches calcaires qui s’empilent sur plusieurs dizaines, centaines, milliers de mètres d’épaisseur. Chacune de ces couches qu’on appelle un ban correspond à une période. Parfois, entre les couches de calcaire, on trouve des roches plus friables, plus tendre que l’on appelle marne.
Mais il y a 150 millions d’années, le Jura avait un tout autre aspect. Son emplacement était une plateforme marine en bordure d’un océan dénommé Téthys. Ses eaux étaient peu profondes et chaudes, sommeillant sous un intense ensoleillement tropical. Les arrières-plages étaient occupées par des lagunes saumâtres et de vastes zones marécageuses.
Celles-ci étaient lieux de vie et de passage d’une faune variée, dinosaures en particulier. Ces animaux laissaient ici de nombreuses empruntes. Certaines d’entre-elles sont encore visibles à Plagne.
Au large, des vies plus minuscules peuplaient le milieu aquatique, à l’image des récifs de coraux.
Au fil de millions d’années, les minuscules grains de sable déposés en masse sur les fonds marins se sont tassés, cassés, agglomérés : le sable des origines est devenu une roche calcaire.
Vers 50 millions d’années, le déplacement des continents provoque l’ouverture de l’océan atlantique, la disparition de l’océan Téthys et l’émergence des couches de calcaire.
Ainsi nait la pierre marbrière du Plateau d’Hauteville-Brénod.
Le plateau synclinal d’Hauteville se forme vers 5 millions d’années.
La poussée des Alpes va bouleverser la géologie du Jura. Au cours de millions d’années, elle a provoqué la cassure des roches calcaires et donné naissance à des failles chevauchantes ainsi qu’aux
premiers éléments de relief, sous forme de plis. L'érosion et la karstification de la roche vont donner naissance à un relief « par monts et par vaux » dont l'allongement est globalement
Nord-Sud, les monts correspondant aux anticlinaux, et les vaux, aux synclinaux.
Ainsi, l’action de la poussée des Alpes et l’érosion mécanique vont façonner le visage du Plateau d’Hauteville-Brénod.
Le creusement du tunnel de La Chenalette (Corcelles 01), au début du XXe siècle, permet de mettre en évidence le chevauchement de l’anticlinal des Monts d’Ain sur le synclinal d’Hauteville et des forages, l'existence de gisements pétrolifères.
Mais un autre processus s’ajoute à l’érosion mécanique, l’eau de pluie. Cette eau naturellement acide est capable d’attaquer le calcaire et de le dissoudre.