Les camps-refuges dans les fermes isolées du Plateau
La grande majorité des maquis, quelle que soit leur obédience (Armée secrète ou Francs Tireurs et Partisans) était plutôt constituée de petites unités mobiles, structures mieux adaptées à la guérilla et offrant de meilleures garanties de sécurité. Elles étaient en lien avec les réseaux officiels de la Résistance qui leur apportaient des renseignement et les aidaient pour leur approvisionnement. À l’approche de l’hiver 1943-44, alors que l’espoir d’un débarquement que beaucoup attendaient pour l’automne 1943 s’était envolé, et devant la grande difficulté de survivre avec le froid et la neige, la plupart des maquisards ont également été démobilisés et dispersés jusqu’à l’arrivée du printemps.
Le camp de la ferme des Gorges [Aranc] pour rassembler les premiers réfractaires qui deviendront Maquisards de l'Ain.
C’est une ferme abandonnée. À travers les feuillages qui la camouflent, on aperçoit de la façade, les maisons du hameau de Résinand. Nous sommes au début de Juin 1943, Marius CHAVANT adjoint au maire de la commune de Montgriffon, indique au Capitaine ROMANS, la ferme abandonnée pour rassembler les premiers réfractaires qui deviendront maquisards de l'Ain. Une vingtaine de garçons forment ce premier camp du secteur qui fit date dans l'histoire des maquis de l'Ain. Celui-ci dirigé par un jeune officier d'active recruté peu de temps auparavant par Romans est, de par son organisation et ses objectifs, le point de départ des unités combattantes des maquis de l'Ain.
Le camp Verduraz
Ce camp a été formé par le Capitaine Romans-Petit en juillet 1943 à la ferme de Terment (Évosges]. Fin 1943, le camp comprend environ 45 hommes, commandés par Jean VAUDAN (VERDURAZ), assisté d'Hubert MERMET, un élément incontournable des camps maquis.
Le camp des Combettes situé à 1 km de celui de Morez.
Il a été créé le 10 octobre 1943 par le prélèvement de maquisards sur le camp de Morez. Maurice NICOLE transfuge de l'organisation TODT (groupe de génie civil et militaire du Troisième Reich), en est l'animateur avec Jean-Baptiste ZWENGER. Le camp des Combettes [Hotonnes] a pour caractéristique la grande diversité des origines géographiques de ses éléments. Fin 1943, ils sont une cinquantaine.
Le camp de Georges BENA dit «MICHEL»
Ce camp est installé à la ferme de Pray-Guy à Brénod en novembre 1943. Prosper MIGNOT, Pierre JEANJACQUOT, Roger LUTRIN dit Marcel, Paul PAUGET dit Robert, Georges GOYARD dit Gaby, André JUILLARD dit Goyot, Roger DÉGOUTTE encadrent les 80 hommes de ce camp, en particulier chargé de la protection rapprochée du PC et de la mission interalliée installés à la ferme du Fort sur Brénod.
Le camp de Morez :
La ferme de Morez [Hotonnes], ouverte à la mi-août, abrite les réfractaires de la région de Bellegarde, chassés du Trou du Gros Turc [Chatillon-de-Michaille] par une opération GMR (Groupe Mobile de Réserve). Fort d'une quarantaine d'hommes dès août 1943, le camp, suite à l'afflux de réfractaires et de volontaires, est divisé en 2 unités le mois suivant avec celui des Combettes.
Le camp de Pré-carré
Créé début novembre par de LASSUS, le camp de Pré-carré [Hotonnes] s'était implanté au nord d'Hotonnes. Fin 1943, l'effectif du camp ne dépasse pas la cinquantaine d'hommes. Le père SEIGLE est également à l'origine de la création de ce camp.
Le camp RICHARD aux Bergonnes sur Hotonnes - Le camp ROLAND est formé un peu plus tard à la ferme de Bellevoite fin février 1944.
L’année 1943 est celle de toutes les audaces. De ses différents camps, le maquis lance des actions d’éclats.