Un service civil obligatoire,
plus connu sous le nom de
Chantiers de la jeunesse
Le plateau d'Hauteville-Brénod, zone de montagne, a accueilli plusieurs Chantiers de la Jeunesse Française sur la période de 1940 à 1944.
Leur histoire est récente et fait encore souvent débat. Certains ne retiennent qu’une création de Vichy, donc un système collaborationniste comme il y en eut beaucoup d’autres, voire un moyen efficace d’alimenter le STO (Service du Travail Obligatoire). Ils y voient un habile procédé de main mise sur la jeunesse française au nom de la "Révolution Nationale" prônée par Vichy.
À l’inverse, d’autres font ressortir la part prise par les cadres et les jeunes des Chantiers dans la constitution des maquis en France et dans la structure et le recrutement des formations militaires créées en Afrique du Nord après le débarquement allié de novembre 1942.
Au lendemain d'une déroute militaire sans précédent, le maréchal Pétain déclare, le 25 juin 1940, "C’est vers l’avenir que désormais nous devons tourner nos efforts. Un ordre nouveau commence [...] C’est à un redressement intellectuel et moral que d’abord, je vous convie".
Si le parlementarisme, le capitalisme, la démocratie, les juifs et les communistes sont les premiers accusés de cette débâcle, les nouveaux hommes forts du pays pointent également du doigt l’éducation républicaine, taxée d’intellectualiste et de laxiste.
La création des Chantier de la Jeunesse
Dès lors, Joseph de la Porte du Theil est chargé de l’organisation des Chantiers de la jeunesse. Leur création s'inscrit dans un contexte d’effervescence culturelle globalement conservatrice mais paradoxalement favorable à la mise en place de projets novateurs.
Les chantiers naissent officiellement par la loi du 31 juillet 1940. Celle-ci oblige tous les citoyens français de 20 ans, résidant en zone libre, à effectuer un stage de huit mois au sein de cette organisation. Présente uniquement en zone libre, elle se décompose en un commissariat général (avec à sa tête Joseph de la Porte du Theil) et six provinces : Alpes-Jura, Languedoc, Auvergne, Pyrénées-Gascogne, Provence et Afrique du Nord.
Une organisation paramilitaire
Cette création se fait très rapidement et dans la plus grande improvisation. L’organisation, sans entrer dans les détails, est calquée sur celle de l’armée de terre. Pour l’encadrement, on fait appel au volontariat. De très nombreuses candidatures de cadres de l’armée d’active mais aussi de la réserve et de la société civile, de nombreux polytechniciens et d’anciens subordonnés ou élèves du général de la Porte du Theil affluent. Quelques scientifiques comme René Martial, Jacques Ménétrier, principal collaborateur d’Alexis Carrel ou encore Robert Gessain, membre de la Fondation Carrel viennent les rejoindre ; dernier intervenant dans l’éducation des jeunes, l’aumônier. La religion s’impose naturellement dans les Chantiers puisque, selon les mots du général de La Porte du Theil, « on ne fait pas une société sans Dieu. »
Chaque province est divisée en groupements numérotés, composés d’environ 2 000 hommes et répartis dans les différents départements. Le groupement est lui-même subdivisé en groupe puis en équipe. On estime à 400 000, le nombre de jeunes ayant participé à ce stage entre 1940 et 1944. Ils sont dissous le 15 juin 1944.
Un premier contingent dépendant du groupement n°3 de Bourg-en-Bresse, s’installe notamment à Cormaranche-en-Bugey à Planachat, durant l’été 1940.
Après la création, en juin 1941, du groupement Sidi Brahim n°43 dirigé par le chef Marcel Denis depuis Artemare, un second contingent est envoyé en Bugey. Deux groupes sont alors constitués :
Ce dernier groupe est composé de cinq équipes :
Cette page consacrée à l'histoire des Chantiers de la Jeunesse a été rédigée d’après différents articles :