Les travails à ferrer
Quand l'animal venait à l'homme
Autrefois, chaque village comptait sa forge et le forgeron était aussi maréchal-ferrant. Il ne se déplaçait pas mais les chevaux ou les bœufs de trait venaient à lui.
Un travail à ferrer (au pluriel "travails" ) est un espace aménagé en extérieur (plus rarement en intérieur) constitué d'un bâti très robuste, avec un dispositif plus ou moins sophistiqué. Souvent appelé aussi métier à ferrer ce dispositif, fixé dans le sol, est conçu pour maintenir les chevaux et les bœufs entravés à l'aide de sangles et de ventrières, lors du ferrage ou plus rarement pour leur soigner des plaies éventuelles. Dans la plupart des cas, et pour un animal docile, le ferrage est effectué sans l'entraver, hormis à la tête ou au cou par une simple longe ou sangle ou par un joug destiné uniquement à le faire rester en place, voire à l'empêcher de quitter le lieu. Le maréchal-ferrant pouvait utiliser le système de sangles et ventrières pour les chevaux plus difficiles et pour les vaches et les bœufs qui ne peuvent rester debout sur trois pattes.
On faisait pénétrer l'animal à ferrer ou à soigner dans cette sorte de cage en avançant, on tendait les sangles et on soulevait la bête qui ne pouvait plus bouger. Il en sortait soit généralement par l'avant (mais après avoir libéré son passage en relevant les parties amovibles servant à lui maintenir la tête), soit par l'arrière (si le côté avant du dispositif était fixe), en l'obligeant à reculer, ce qu'il faisait avec beaucoup plus de réticence et de temps.
Aujourd’hui, les bœufs destinés à la traction ont pratiquement disparu, sauf lors des fêtes villageoises. Il en est de même des travails à ferrer qu'ils aient été soit communaux et installés sur la place du village, soit situés dans les locaux du forgeron ou du maréchal-ferrant. Le métier de maréchal-ferrant, avec ses bruits, la frappe pour la mise en forme de fers, l’odeur de la corne brûlée attirait hommes et enfants du village. La sortie de l’école permettait aux enfants de "s’agglutiner devant la grande porte en bois d’où s’échappaient, les bruits du marteau sur l’enclume, ainsi que les odeurs de sueur mélangées à celle du crottin". Ce côté convivial faisait dire parfois, que le métier à ferrer était "le lavoir des hommes," un lieu de rencontre et de discussions animées.
Les travails à ferrer ont été présents dans de nombreux villages, beaucoup ont disparu, mais certains détiennent encore des vestiges de cette époque quelque peu révolue.