Sources et fontaines
L’approvisionnement en eau était, avant l’installation de l’eau courante dans les maisons, un enjeu vital. Le plateau possède beaucoup de sources, c’est pourquoi on trouve de nombreuses fontaines dans les villages et hameaux mais également dans les lieux les plus reculés. Elles alimentaient en eau les villageois mais également les gens de passage (pèlerins, voyageurs, colporteurs…).
Selon Louis Guy "Depuis des temps ancestraux, les humbles villageois du plateau, du Valromey, de la Combe du Val ont pris le chemin de Mazières pour honorer et prier la Vierge. Ils montaient à Mazières les enfants mort-nés, les plongeaient dans la source ; les petits corps se cabraient donnant assez de signes de vie pour être baptisé. Mazières faisait partie des sanctuaires dits à répit au même titre que la chapelle de N.D. de Nièvre à Vaux-en-Bugey."
Si la plupart de ces fontaines et lavoirs, purement utilitaires et faites avec les moyens locaux sont non couvertes et de plan rectangulaire, il en existe d’autres plus savantes et à l’architecture ambitieuse, comme l'église-fontaine de Cormaranche ou comme ci-dessous, la fontaine-four d'Hostiaz ou encore les fontaines et bassins gravitaires de Champdor.
À partir d’un bassin situé en hauteur, la force naturelle de la gravité pousse l’eau à descendre, à prendre de la vitesse au moyen d’un système de tuyauterie de diamètre progressivement réduit.
C’est ainsi que fonctionne le système hydraulique et les bassins du jardin du château de Champdor, alimentés autrefois par la source "Fontaine
Marion", amenée sans doute par l'aqueduc longeant la route de Cuvillat. (voir photo, page consacrée aux lavoirs)
Dans la vie quotidienne, on emportait chez soi les seaux d’eau nécessaires à tous les usages domestiques : cuisine, nettoyage des aliments, vaisselle... C’était l’un des rôles des femmes, mais aussi des enfants. Jean Valjean ne rencontre-t-il pas ainsi Cosette à quelque distance de chez les Thénardier ?
Lieux de rassemblement et de bavardage, les fontaines et les puits furent pendant longtemps les salons du peuple, où l'on faisait et défaisait les réputations, où naissaient les rumeurs ; c'est là que se confiaient les secrets féminins et s'ébauchaient les relations amoureuses.
Les bacs-abreuvoirs
L’abreuvoir est l’héritage du passé agricole et pastoral. On en rencontre principalement dans les villages, les places de foires, les sentiers de randonnées (anciennes routes), les hameaux dans lesquels les animaux passaient, notamment en montagne. L’abreuvoir est parfois associé à une fontaine qui l’alimente on parle alors de fontaine-abreuvoir.
On constate sur l’ensemble du territoire, une prédominance des abreuvoirs en pierre. Ces abreuvoirs d’intérêt patrimonial taillés dans la pierre ont été généralement creusés par des tailleurs de pierre mais parfois aussi par des paysans durant l’hiver.
L'investissement de l'habitation par l'eau courante, au début du XXe siècle et la sacrification à la circulation automobile ont généré une privatisation des activités autrefois collectives (puisage de l'eau, lavage du linge...). En perdant son caractère utilitaire, les fontaines, bacs et lavoirs sont devenus des monuments en soi, des éléments décoratifs ou d'animation. Ils ont perdu du même coup leur rôle social et une familiarité avec l'habitant qui s'exprimait d'abord par un rapport de proximité.
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