Les statues mariales

Le XIXe siècle a été un siècle de missions, tant à l'intérieur de la France que dans les colonies françaises, où il s'agissait d'évangéliser les populations indigènes. En France, et surtout en France rurale, le catholicisme était solidement implanté depuis de nombreux siècles, mais les persécutions religieuses de la Révolution avaient quelque peu déstabilisé la pratique religieuse. Les régimes monarchiques qui succéderont au Premier Empire, vont encourager la rechristianisation de la population française, notamment celle des hommes et la construction de statues monumentales de la Vierge en sites dominants, au-dessus des villes et villages.

 

La statue de la Madone est toujours orientée vers le bourg qu'elle protège.

 

Les statues avoisinent ou dépassent 2 m parfois largement, mais leur taille exacte est impossible à mesurer, en raison de la hauteur du socle. Cette taille monumentale, jointe à la surélévation produite par le soubassement et le socle, place le sommet de la statue à 6, 7 ou 13 m de hauteur ce qui explique sa visibilité de loin, d'autant plus que le promontoire naturel où elle s'élève la désigne à l'attention, tout comme sa couleur claire, toujours blanche, avec parfois du bleu pour la robe, et du doré pour la couronne, comme à Cormaranche. La vision de l'espace ne peut qu'être modifiée par une telle présence s'imposant au regard.

 

Les inscriptions et datations sont peu fréquentes.

 

Voici néanmoins l'histoire de Notre Dame de Champdor relatée dans le quotidien l'Abeille du Bugey et du Pays de Gex

 

Sur le Plateau nous pouvons voir deux types de représentations de la Vierge. La statue de Corcelles est une Vierge à l'Enfant, avec l'Enfant Jésus, les bras écartés, au centre du corps de la Vierge. Dans les autres villages, la Vierge est représentée seule : c’est une Vierge protectrice avec les bras ouverts devant elle, en un geste d'accueil des fidèles.

 

Cinq d’entre-elles portent une couronne d'étoiles posée sur leur voile.

Les statues sur promontoire représentent, non seulement des éléments de "christianisation du décor de la vie", des lieux de prière privilégiés, mais aussi des appels à venir apprécier un panorama.

 

En réalité, les statues sur promontoire incitent à regarder vers où elles regardent, de la même façon qu’un banc invite à s’asseoir pour profiter d’un champ de vision singulier, ou qu’une table d’orientation livre un paysage. En étant datés, ces éléments permettent d’informer sur ce qui était digne d’être regardé à l’époque de leur installation. En ce sens, le champ de vision de chacune des statues est intéressant.