L'art des cinéastes

les artistes mentionnés en bleu ci-dessous et dans les légendes des photos figurent dans le livre  "Regards d'artistes sur le Plateau d'Hauteville-Brénod" à paraitre pour les journées du patrimoine en septembre 2020.

 

L’apparition du cinéma a été préparée par l’expérience du roman, du théâtre et de la peinture figurative (représentation d’objets de la réalité extérieure) et tous les arts visuels, jusqu'à l'invention du cinéma, sont marqués par l'idée du temps arrêté. 

Le cinéma va, avec le gros plan, le ralenti, l’accélération, le rapprochement des images par le montage, permettre toutes les fantaisies et changer notre regard sur le monde et l’art. La vidéo ou la télévision, si proches du cinéma, vont, à leur tour, développer leurs propres spécificités artistiques.

 

 film "Automaboulisme et Autorité" de Georges Méliès - 1899
film "Automaboulisme et Autorité" de Georges Méliès - 1899

 

Le cinéma commence à gagner ses lettres de noblesse en tant qu’art dès 1896 avec la création du cinéma indépendant par Georges Méliès. C'est à cette époque, que Georges Méliès, professionnel du spectacle fait construire le 1er studio où sont tournés entre six cents et huit cents films (documentaires / actualités reconstituées / films historiques) en utilisant des décors peints, une caméra en plein air et des pellicules coloriées à la main. En 1902, il réalise son film le plus connu : Le Voyage dans la Lune.

 

L’arrivée du cinéma parlant va entrainer la promotion de nouveaux créateurs (ingénieurs du son, dialoguistes, scénaristes, musiciens).

 

Les cinéastes et la diversité des films

Dès les années 20, en France, se met en place une réflexion sur la notion d’auteur : qui est l'auteur d'un film ? Sachant qu’il existe une contradiction essentielle : le cinéma est fabriqué à plusieurs. Cette idée sera reprise dans les années 50 par la Nouvelle Vague : l’auteur est alors identifié au réalisateur. C’est une conception typiquement française, qui est reprise dans la notion plus vaste d’exception culturelle, qui repose sur l’idée que les œuvres ne sont pas des marchandises. La notion d’auteur permet donc au cinéma français de produire des œuvres très diverses, et ce dans des genres très variés (animalier, fiction historique, art vidéo...).

 

Le documentaire animalier

Le documentaire animalier est un genre à part, dont le destin est lié à celui du cinéma et du paysage audiovisuel depuis qu’ils existent.

 

Les cinéastes qui parlent de leur travail expliquent toujours que ce qui les a poussés vers ce métier est l’amour de la nature.  Leurs films servent donc souvent à la protéger, mais aussi à témoigner de sa beauté.

 

Aux documentaires animaliers anglo-saxons, qui privilégient la pédagogie, les documentaires animaliers français préfèrent mettre en avant l’émotion. Luc Jacquet parle d'un véritable savoir-faire en ce domaine. Les réalisateurs essaient de faire ressentir le monde sauvage au spectateur, de lui faire vivre de l’intérieur la vie animale. Ils leurs racontent des histoires qu'ils peuvent aimer et qui les touchent.

 

 

 

Les réalisateurs français se sont vite rendus compte que le cinéma était un outil puissant qui pouvait avoir un impact important, transmettre des messages, des alertes et même faire évoluer les mentalités. Mais l'influence de ces documentaires est en grande partie dépendante de son mode de diffusion (un film diffusé au cinéma ou en télévision va pouvoir toucher un public beaucoup plus large qu’un film diffusé en festival, par exemple). C'est pourquoi, afin de garder le contrôle de leurs images et des messages qu'elles véhiculent, nombre d'entre eux, comme Jacques Perrin, créent leur propre société de production.

Chat sauvage, photographie de Joël Brunet
Chat sauvage, photographie de Joël Brunet

 

À l'instar de Joël Brunet, l’interaction Homme/Animal est aussi au cœur des productions de ces dernières années.

 


La fiction historique

 

Le film historique est un des genres cinématographiques les plus anciens. En France, André Calmettes réalise L'assassinat du duc de Guise dès 1908, et, contrairement à d'autres genres comme le western qui ont connu des périodes d'éclipse, il sera illustré tout au long du vingtième et vingt-et-unième siècles par des films aussi différents que Le Cuirassé Potemkine d'Eisenstein (1925), Napoléon d'Abel Gance (1927), Cléopâtre  de Joseph L. Mankiewicz (1963), Lucie Aubrac de Claude Berri (1997), Lincoln de Steven Spielberg (2013)...

 

Loin d'être un simple reflet du passé, les films historiques (comme les autres d'ailleurs) traduisent très généralement des valeurs, des opinions, des certitudes et parfois des partis pris qui appartiennent au temps présent - celui de la réalisation - et qui sont parfois très éloignés de l'époque mise en scène.

 

Les films historiques ne s'adressent pas aux historiens de profession mais à un large public qu'il ne s'agit pas seulement d'informer mais aussi de distraire, d'émouvoir, de conscientiser, d'éduquer...

 

L'art-vidéo nait de la télévision

En mars 1963, Nam June Paik, compositeur d'origine coréenne, présente à la galerie Parnass de Wuppertal, en Allemagne, une installation composée de treize téléviseurs retransmettant l'image d'une même chaîne de télévision, brouillée par les bidouillages qu’il a préalablement effectué sur les transistors et les tubes cathodiques. Réflexion davantage plasticienne que politique sur les possibilités de distorsion de l'image télévisée, l’approche de cet artiste est concomitante de celle, plus militante, de l’allemand Wolf Vostell, qui s’emploie au même moment à dénoncer l’emprise de la petite lucarne sur les esprits en présentant des téléviseurs cernés de barbelés ou coulés dans une chape de béton. Érigé, ainsi au rang d’objet sculptural, le poste de télévision s’expose au musée, l’art vidéo est né.

 

À partir de 1970, les artistes se saisissent des premiers systèmes d'enregistrement vidéo portable, devenus abordables. De nos jours, à l'instar de Vidya Gastaldon, présidente du Centre d'art contemporain de Lacoux, de nombreux artistes tournent des courts ou longs-métrages en parallèle de leurs activités habituelles. Peintres devenus vidéastes, ils mêlent différents arts et proposent des installations vidéo en musée, à visée esthétique ou engagée.

 

Par le biais du cinéma, ils abordent des sujets peu sensibles dans les autres domaines.

 

Le cinéma a donné naissance à un nouveau genre, l’art vidéo.

 

Pour en savoir plus vous pouvez :

  • Lire l'ouvrage  "Regards d'artistes sur le Plateau d'Hauteville-Brénod"
  • Acheter le DVD "L"année dernière à Hauteville-Lompnes-1962" de René Grandgirard.
  • Emprunter l'exposition "Regard d'artistes sur le Plateau d'Hauteville-Brénod"